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A propos de l'auteur

  • Jean Hébert

    Champion du Canada et de la Francophonie, Jean Hébert a appris à jouer aux échecs dès l’âge de cinq ans. À dix-huit ans, il devint champion du Québec et ce pendant sept années consécutives, obtenant du même coup le titre de maître international et représentant le Canada aux Olympiades. Champion du Canada une première fois en 1978, il termine aussi premier au World Open (U.S.A.) la même année. En 1985, il mérite aussi le titre de grand-maître international de l’ICCF (International Correspondance Chess Federation). À 51 ans il a gagné le championnat du Canada et celui de la Francophonie : tout un exploit... Auteur, rédacteur de nombreux articles et entraîneur accompli de la fédération québecoise des échecs, il combine compétition, entraînement, pédagogie et journalisme.
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Bien que les règlements permettent la promotion d’un pion en une autre pièce que la dame, il est très rare de voir un pion promu en autre chose qu’une dame. C’est facilement compréhensible. La dame est de loin la pièce la plus puissante. Pourquoi se contenterait-on d’une pièce de moindre valeur ? Pourtant il existe des cas où ce qu’on appelle une sous-promotion est nécessaire.
Deux raisons interviennent en ce sens.
1) la promotion en dame causerait un pat qu’il faut éviter.
2) il faut faire absolument échec en promouvant le pion.
Cette dernière situation indique qu’il faut faire une promotion en cavalier puisque c’est la seule pièce dont le mouvement ne peut être reproduit par la dame. La sous-promotion la plus rare de toute est celle en fou. Bien sûr, certains joueurs se sont amusé à faire une telle sous-promotion dans des situations où n’importe quelle promotion faisait l’affaire. Mais pouvez-vous imaginer une position où un fou peut faire un travail que la dame est impuissante à réaliser ? Les compositeurs d’étude de fins de parties en ont composé beaucoup, mais jusqu’à récemment, jamais je n’avais rencontré un cas tiré d’une véritable partie.
Voici cette position exceptionnelle d’une partie jouée entre Kholmov (blancs) et Ehlvest (noirs)en 1983, tirée de « Endgame Tactics » du grand-maître du jeu par correspondance G. J. Van Perlo.
Les Blancs ont un pion en moins mais leur dernier pion est dangereux.
1. c7+ Rc8 (diagramme ci-bas)
2. Ta1
Les Blancs menacent Ta8+ et une promotion en dame. Les Noirs doivent absolument défendre la case a8. La promotion du pion "h" en dame procure la nulle après 2...h1(D) 3.Ta8+ ! Dxa8, qui donne une remarquable position de pat ! Les Noirs ont-ils une meilleure option ? Si 2. Rc6 e5 3. Rd5 Rxc7 gagnerait facilement.
2... h1= F !
Le seul chemin vers la victoire ! Il s’agit d’un cas rarissime tirée d’une partie réelle (et non une composition artistique) où seule une promotion en fou procure le résultat désiré.
3. Tf1 Th8 La seule défense mais elle suffit amplement. L’avantage matériel des Noirs peut maintenant s’imposer sans difficulté.
4. Tf7 Te8 5. Rc5 e5 6. Rd6 Bb7 0-1
Position après 1...Rc8

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